Directive NIS2 : Enjeux et Importance de la Conformité Malgré la Non-Transposition

 avatar

7 min read

Le projet de loi “Résilience”, prévu initialement pour le 12 juin, a finalement été présenté en Conseil des ministres ce mercredi 15 octobre 2024 et publié ce jeudi 16 octobre 2024. Ce texte établit un nouveau cadre essentiel pour renforcer la sécurité des infrastructures critiques en France. Avec ses 874 pages, il doit répondre aux exigences des directives européennes NIS2 et REC (Résilience des Entités Critiques), en introduisant des mesures strictes de cybersécurité, de résilience des infrastructures vitales, et de protection opérationnelle du secteur financier. Cette réforme vient fixer des points essentiels dans un contexte où la protection des infrastructures nationales et la continuité des activités économiques sont des priorités absolues.

Cependant, ce projet de loi rencontre un obstacle majeur : la transposition des directives européennes n’a toujours pas été votée, malgré l’urgence. Néanmoins, les entreprises sont fortement encouragées, à adopter sans délai les mesures imposées. Cet article examine l’urgence de s’y conformer dès maintenant, les enjeux associés, ainsi que les avantages concurrentiels qu’une mise en œuvre rapide de ces obligations peut apporter.

Résumé du projet de loi et de ses enjeux

Protection des Infrastructures Vitales

L’un des points majeur du projet de loi “Résilience” concerne les Opérateurs d’Importance Vitale (OIV), dont les responsabilités sont considérablement renforcées. Ces opérateurs, couvrant des secteurs aussi divers que l’énergie, les transports, ou encore la santé, jouent un rôle essentiel dans la continuité des services publics et de l’économie nationale. Face à des menaces croissantes, notamment liées aux cyberattaques et aux interruptions de service, ces infrastructures doivent se doter de plans de résilience rigoureux, mis à jour tous les quatre ans.

L’analyse des dépendances critiques vis-à-vis des fournisseurs est une autre exigence clé. En effet, les chaînes d’approvisionnement, souvent négligées, représentent des points de vulnérabilité importants pour les infrastructures. Une défaillance au sein de ces chaînes peut avoir des répercussions dramatiques sur l’ensemble du système, rendant la continuité des services impossible. La mise en place de plans de continuité d’activité constitue une autre obligation majeure pour assurer que, même en cas d’incident grave, l’opérateur puisse maintenir une certaine capacité opérationnelle.

Enjeux associés :

  • Sécurisation des services vitaux pour la société.
  • Limitation des interruptions liées à des incidents technologiques, naturels, ou humains.
  • Garantir la continuité économique et la confiance publique.

Cybersécurité et transposition de la directive nis2

Le volet cybersécurité du projet de loi se concentre sur la transposition de la directive NIS2, une législation européenne visant à renforcer la sécurité des systèmes d’information des infrastructures critiques. Cette directive impose des exigences accrues aux entités critiques, qu’elles soient privées ou publiques. Il s’agit notamment de renforcer la sécurité des systèmes d’information, en accordant une attention particulière à la protection des chaînes d’approvisionnement et en distinguant entre entités essentielles et entités importantes.

De plus, la directive impose une coopération avec la Commission européenne pour les entités critiques d’importance européenne (ECIEP), garantissant un suivi des normes de cybersécurité à travers tout le continent, sans toutefois divulguer d’informations sensibles.

Les enjeux de la cybersécurité s’étendent à de nombreux secteurs qui n’étaient auparavant pas couverts, ce qui nécessite un effort colossal de mise à niveau des systèmes existants. Les entreprises doivent impérativement adopter ces nouvelles mesures, sous peine de se voir infliger des sanctions administratives importantes.

Sanctions et contrôles

L’une des mesures les plus impactantes du projet de loi se trouve être dans les sanctions. Plusieurs sanctions strictes sont prévues pour assurer la conformité des entités aux obligations de résilience et de cybersécurité imposées, notamment par la directive NIS2. Ces sanctions visent à garantir une mise en œuvre efficace des mesures de sécurité et à dissuader tout manquement qui pourrait mettre en danger les infrastructures critiques.

  1. Amendes : Les entités qui ne respectent pas leurs obligations peuvent se voir infliger des amendes sévères :

    • Les entités essentielles et les Opérateurs d’Importance Vitale (OIV) risquent des amendes allant jusqu’à 10 millions d’euros ou 2 % du chiffre d’affaires annuel mondial, selon le montant le plus élevé.
    • Les entités importantes, quant à elles, peuvent être sanctionnées à hauteur de 7 millions d’euros ou 1,4 % du chiffre d’affaires annuel mondial, selon la gravité du manquement.
  2. Suspension des activités : En cas de violations graves, la commission des sanctions peut prononcer la suspension temporaire des activités de l’entité non conforme. Cette mesure vise à protéger immédiatement l’intégrité des infrastructures concernées.

  3. Astreintes : Si les entités concernées ne se conforment pas dans les délais impartis, des astreintes peuvent être imposées, ajoutant des pénalités financières pour chaque jour de retard. Cela permet de renforcer l’urgence de la mise en conformité et d’éviter toute négligence prolongée.

Les sanctions prévues par le projet de loi “Résilience” sont non seulement financières mais incluent également des mesures coercitives comme la suspension d’activités et des astreintes journalières. L’objectif est d’encourager une mise en conformité rapide et d’éviter toute compromission de la sécurité des infrastructures critiques françaises.

Gagnez en compétitivité et renforcez la confiance de vos partenaires en vous conformant rapidement à NIS2.

Prenez rendez-vous pour en savoir plus

L’importance de la conformité malgré la non-transposition

L’un des paradoxes majeurs de ce projet de loi réside dans le fait que, bien que la transposition n’ait pas encore été votée, il est essentiel pour les entreprises de s’y conformer dès à présent. En effet, l’entrée en vigueur de la directive NIS2 le 18 octobre 2024 impose directement aux États membres des obligations précises, et les entreprises françaises doivent se préparer à répondre aux exigences européennes même en l’absence d’un cadre législatif complet sur le plan national.

La responsabilité des entreprises

Les entreprises doivent prendre conscience que le retard dans la transposition n’implique pas un sursis pour leur mise en conformité. L’absence d’un cadre législatif national complet expose les entreprises à des risques majeurs, tant en termes de cybersécurité que de sanctions européennes. De plus, les autres pays de l’Union européenne, qui ont déjà transposé ces directives, bénéficieront d’un avantage compétitif certain en termes de sécurité et de fiabilité, laissant potentiellement les entreprises françaises en position de faiblesse sur le marché européen.

Les coûts liés à la mise en conformité, bien qu’élevés, sont également un investissement stratégique. Adopter rapidement ces mesures permet de renforcer la résilience interne, d’éviter des fuites de données ou des interruptions de service coûteuses, et d’améliorer la compétitivité sur le long terme.

Risques d’exposition

L’enjeu est donc de taille : ne pas se conformer expose les entreprises à des incidents majeurs qui pourraient mettre à mal leur réputation et leur solidité financière. Les cyberattaques sont devenues plus fréquentes, plus sophistiquées, et plus destructrices. Par conséquent, l’adoption rapide des meilleures pratiques de cybersécurité et de résilience opérationnelle est une nécessité absolue.

De plus, les sanctions administratives prévues par le projet de loi ne sont pas seulement financières. En cas de manquement grave, les autorités pourraient imposer la suspension temporaire des activités des opérateurs jugés non conformes, ce qui entraînerait des pertes économiques substantielles, sans compter l’impact en termes de réputation.

Discutez avec nos experts et commencez dès maintenant à sécuriser vos systèmes critiques.

Prenez contact avec nous

L’avantage concurrentiel d’une mise en conformité précoce

Alors que certaines entreprises peuvent être tentées de retarder leurs efforts de mise en conformité dans l’attente de la transposition formelle, il est crucial de souligner les avantages concurrentiels d’une mise en conformité anticipée. En effet, les entreprises qui prennent les devants et adoptent dès maintenant les nouvelles mesures bénéficieront d’un avantage significatif sur leurs concurrents.

Se conformer de manière proactive à la directive NIS2, même avant d’y être légalement contraint, offre un avantage concurrentiel décisif. En anticipant ces exigences, une entreprise peut renforcer la confiance de ses clients et partenaires, en particulier ceux soumis à des réglementations strictes, comme les grands donneurs d’ordre. Cette démarche permet de se positionner comme un partenaire de confiance, garantissant une cybersécurité solide et une continuité d’activité. De plus, elle ouvre l’accès à de nouveaux marchés sensibles à la sécurité, tout en réduisant les risques de litiges avec des concurrents qui pourraient invoquer des pratiques commerciales déloyales en cas de non-conformité.

Soyez proactif et anticipez les obligations de la directive NIS2 pour rester conforme.

Agissez maintenant

Nous sommes prêts à vous accompagner dans la mise en conformité avec la directive NIS2 et à transformer ces obligations en véritables atouts stratégiques pour votre entreprise. Contactez-nous dès aujourd’hui pour bénéficier de notre expertise et sécuriser vos infrastructures tout en renforçant votre compétitivité.